jeudi 29 novembre 2007

Les bureaux ferment à la Poste, et tout le monde s’étonne

je ne comprends pas : voilà plusieurs années que pour l’Union européenne, plusieurs secteurs sont dans le collimateur de la privatisation : l’énergie, la poste, l’environnement, les télécoms… plusieurs textes ont été votés là-dessus, dont le traité de Maastricht – c’est dedans en toutes lettres – et c’est maintenant qu’on crie

Voici ce que nous dit l'Encyclopedia Universalis (2007) :
"En 1992, le traité de Maastricht institue entre les États membres de la Communauté européenne une Union européenne dont l'objectif est de passer à une monnaie unique. Le contrôle des changes est supprimé, ce qui libère les mouvements de capitaux. En 1997 est créée la Banque centrale européenne, chargée, indépendamment des États, de mettre en place puis de gérer la monnaie européenne, l'euro, appelée à remplacer les monnaies nationales en 2002. Conformément au traité, pour introduire cette monnaie unique, qui est désormais le pivot de la construction européenne, les États membres sont conduits à faire converger leurs économies sur la base de cinq critères.: une variation de la hausse des prix qui ne dépasse pas de plus de 1,5 point de pourcentage la moyenne des trois meilleurs pays, un taux d'intérêt à long terme qui ne dépasse pas de plus de deux points la moyenne des trois pays les moins inflationnistes, un déficit budgétaire inférieur à 3 % du P.I.B., une dette publique inférieure à 60 % du P.I.B., un taux de change qui respecte les marges de fluctuation du S.M.E. Ces politiques de convergence ont profondément modifié les économies européennes dans les années 1990. La force de la monnaie allemande contraint des pays comme la France ou l'Italie à élever fortement leurs taux d'intérêt pour fixer les capitaux. Cela impose à l'Europe une croissance faible et un taux de chômage très important, une contrainte forte qui alimentera la défiance des spéculateurs vis-à-vis des monnaies du S.M.E. en 1992-1993. Au-delà, la mise en oeuvre de la monnaie unique accentue le choix du libéralisme économique, contribue à déréglementer les économies européennes et à privatiser une large partie de leur secteur nationalisé."

que l’énergie revienne plus cher aux particuliers (mais proportionnellement moins aux entreprises), qu’on veuille arriver à la « récupération des coûts » en matière d’eau, que le courrier soit confié à n’importe qui…

j’hallucine aussi que pour répondre aux critiques incessantes faites à la Poste, il n’y a jamais eu la moindre voix pour parler des sous-effectifs, des contrats d’intérimaires, d’un manque de formation trop chronique pour ne pas être organisé

et cette nuit les parents riches font la file sous la pluie devant les meilleures écoles

(bien fait, tiens… même si j’ai l’impression qu’ils auront loué des esclaves)

j’imagine comme à l’époque romaine les pompiers privés, très chers payés par les « hardis spéculateurs » de l’époque, éteignant les incendies qu’ils ont eux-mêmes allumés

bientôt il ne faudra même plus imaginer rayer le mot « solidarité » des dictionnaires, il en tombera tout seul – vers les pages roses ou les livres d’histoire

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