samedi 3 novembre 2007

Kumo San et la peur de vivre

Kumo San est revenue - comme la Mathilde de l'homme mort aux Marquises

je l'ai croisée ce matin
qui jouait Minuscule
entre deux spires du radiateur

mais elle dépassait de partout - elle est grande, Kumo San

la première fois que je l'ai vue, elle galopait sur le mur blanc
je cherchais Sardine la nuit
(Sardine, c'est l'autre chat, le soyeux aux yeux obliques)
et la torche l'a surprise - Kumo San

elle est entrée Dieu sait comment et s'est cachée dans mon parapluie

on avait une espèce d'accord
elle rentrait le soir, je la sortais le matin

mais un soir, elle n'est plus revenue

j'ai cru alors que je disais elle
mais que sans doute c'était il
et qu'écrasé par sa peur de vivre
il était parti "pour que je me sente libre"


et ce matin, te revoilà
ma belle araignée
grande comme une paume sous le radiateur

n'as-tu vraiment pas peur
de te brûler les pattes ?

D.

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