épidémie de suicides parmi les soldats américains rentrant d'Irak ou d'Afghanistan, et aussi plus d'alcooliques et de sans abri - les chiffres sont affolants
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-978565,0.html?xtor=RSS-3210
on a l'air de (re-)découvrir avec stupeur qu'on ne sort pas indemne de ce petit jeu-là, même quand on en revient vivant
comme s'il y avait une guerre fraîche et joyeuse
mon grand-père était aérostier en 14-18
il n'a jamais voulu raconter, mais l'alzheimer l'a fait parler : il s'est mis à fuir la maison par tous les moyens pour rejoindre l'Yser, pour apporter de précieux renseignements à son capitaine
j'étais petite et il m'a un jour emmenée avec lui - il fallait qu'on se cache, ses compagnons étaient tous morts
je ne sais plus ce qu'il m'a raconté, je sais juste que j'avais très peur
ceux qui en reviennent, ils jurent tous que c'est la der des ders
je ne comprenais pas les amicales d'anciens combattants
j'avais l'impression d'un ramassis de petits vieux accrochés comme des crabes au rocher des grandes imbecillités, l'Honneur, la Patrie, mon Capitaine et toutes ces sortes de choses
maintenant je commence à comprendre : sans doute rechercher un sens à ses actes, et parler des mêmes terreurs
que dire des soldats japonais, qui cessaient de se considérer comme des humains une fois attrapés vivants ?
c'est atroce de s'appuyer sur des suicides et des crises si profondes de mal-être
mais ils montrent que pour au moins la moitié de ces soldats-là, la guerre est insupportable
et j'y vois encore de l'espoir
D.
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